L'Equitation Pédagogique

cheval
©Laurence Grard Guenard

     Qualités physiques du cavalier    pédagogie


L'équitation est un sport au même titre que les autres et demande aux cavaliers des qualités physiques précises : celles-ci comportent à la fois des aptitudes constitutives, et des capacités énergétiques : capacité aérobie, puissance aérobie, vitesse, force, puissance, coordination neuro-motrice... Le cavalier est un athlète, il doit en prendre conscience : une parfaite condition physique est indispensable à la pratique de son sport, en vue de résultats. La préparation physique prévient les accidents musculaires et articulaires grace à l'échauffement qu'il soit à pied ou à cheval, aux étirements, et aux exercices de renforcement musculaire. Une bonne maitrise de la respiration, une alimentation adaptée et variée ainsi qu'une parfaite hydratation jouent également un rôle lors de la performance sportive, surtout en situation de stress comme en compétition.

Qualités physiques d'un sportif Définition Comment cela se manifeste à cheval ? 
Endurance Capacité du sportif à résister à la fatigue :
Musculature : endurance générale et locale
Discipline : endurance générale et spécifique
Production d'énergie musculaire : endurance aérobie et anaérobie
Durée : endurance de courte, moyenne et longue durée
La filière aérobie est la plus utilisée chez le cavalier, elle permet de reconstituer l'énergie par l'apport d'oxygène dans les fibres musculaires.
La filière anaérobie permet de reconstituer l'énergie sans apport d'oxygène et est utilisée par les cavaliers de sauts d'obstacles et de complet.
Force Force maximale : maximum de force que peut déployer le système neuro-musculaire pour une contraction maximale volontaire.
Force générale : manifestation de la force de tous les groupes musculaires, indépendamment de la discipline sportive
Force spécifique : manifestation typique de la force des groupes musculaires directement impliqués dans la discipline sportive.
Force vitesse : capacité du système à surmonter des résistances avec la plus grande vitesse de contraction possible.
Force endurance : endurance de la force
La force statique ne nécessite aucun déplacement : la pression des jambes sur les flancs, la pression des doigts sur les rênes, la tension du dos, résistance au déséquilibre du corps.
La force dynamique se manifeste dans les exercices de déplacement : poussée de l'assiette lors des allongements d'allure, accompagnement lors des sauts...
Vitesse Capacité qui permet d'atteindre la plus grande rapidité de réaction et de mouvement. 
Principale forme de sollicitation motrice, elle fait partie des capacités de la condition physique (endurance et force) et des capacités de coordination.
La vitesse segmentaire présente la vitesse d'action au niveau des membres : chaque demande de mouvement au cheval est précédé d'une action du cavalier, la rectification des "erreurs" du cheval demande particulièrement de réagir rapidement.
Mobilité
Capacité et propriété qu'à le sportif, d'éxécuter des mouvements de grande amplitude, faisant jouer une ou plusieurs articulations.
Synonyme de flexibilité, souplesse, avec pour sous-catégories la mobilité articulaire et la capacité d'étirement. 
La souplesse des muscles, des tendons, et des articulations est requise pour assurer le liant avec les mouvements du cheval
Coordination neuro-motrice Maitrise des actions dans des situations prévisibles ou imprévisibles, dans une exécution économique et rapide.
Synonyme d'adresse, dépendante des processus de contrôle et de régulation du mouvement.
La coordination est importante pour assurer le liant avec le cheval, éviter les gestes parasites provoquant des mouvements involontaires et conserver l'équilibre : c'est l'harmonie de fonctionnement, l'impression que le cavalier obtient ce qu'il veut de son cheval sans rien demander.


Le tableau suivant vous présente l'interêt pour le sportif de chaque qualité physique, les tests permettant d'évaluer ces qualités, et un programme permettant de les améliorer, en fonction du cycle d'entrainement.


Comment ça marche ?
Evaluation Organisation de l'entrainement 
Endurance longue durée L'endurance de longue durée recouvre la capacité à maintenir le plus longtemps possible des efforts dont l'intensité est relativement faible (60 à 65% du volume maximal d'oxygène) - Cette qualité participe à l'entretien général et à la condition physique de base. Elle constitue l'échauffement sans créer de véritable amélioration du potentiel aérobie. Elle permet toutefois de faire reculer l'apparition de la fatigue dans le cadre de l'entrainement général et spécifique. - Test navette de Leger : le rythme de course s'accélère toutes les minutes de 0.5km/h.
- Test de Cooper : courir pendant 12 minutes sur une piste de 400m un maximum de tour.
- Test en 3 paliers : intensité progressive sur des distances progressives
- Test progressif maximal aérobie derrière cycliste : vitesse progressive de 0.3 km/h toutes les 30 secondes.
- Test Vam Eval : vitesse progressive de 0.5km/h toutes les minutes, réglée par une bande sonore sur des plots espacés de 20m.
En début de saison
- courses en continu à 60 65% de VMA: + de 20 minutes 
- course vite-lent : alternance entre intensité à 80% de VMA et 60% de VMA pendant + de 40 minutes.
- fartlek (changement de vitesse ou de pente pendant la course) : longue durée en terrain varié, sprint, course en côte, descente
- exercices intermittents court : intensité de 70 à 95% de VMA pendant 1 à 3 minutes, pause de 1 à 3 minutes entre chaque répétition, pause de 3 à 5 minutes entre chaque série.
Endurance moyenne durée L'endurance de moyenne durée correspond à la capacité de maintenir le plus longtemps possible un effort dont l'intensité peut se situer entre 65 et 95 % de la consommation maximale d'oxygène. Ce travail permet de s'approcher de la puissance maximale aérobie. - exercices intermittents court/court : intensité de 90 à 120 % de VMA pendant 15 à 20 secondes, 15 à 20 secondes de pause entre les répétitions, pause de 3 à 5 minutes entre les séries.
- intensité allant jusqu'à 110% de la puissance maximale aérobie 
Endurance courte durée L'endurance de courte durée est la capacité de maintenir le plus longtemps possible une intensité d'effort se situant au delà de la puissance maximale aérobie. Elle permet le développement de la puissance maximale aérobie et de la capacité lactique. Test train maximal imposé de Gacon : durée de maintien de sa vitesse maxiamle aérobie
- exercices épuisants, aevc acidose musculaire évolutive
- exercices intermittents long : intensité 80 à 100% de VMA pendant 4 à 10/15 minutes, pause de 1 à 5 minutes entre les répétitions, pause de 7 à 10 minutes entre les séries. 
Endurance de vitesse L'endurance de vitesse est la capacité à maintenir le plus longtemps possible un effort se situant à une intensité maximale, maintenu pendant 20 à 35/40 secondes. Elle permet le développement efficace de la puissance maximale aérobie et la capacité anaérobie alactique.  A l'approche d'objectifs importants.
- exercices intermittents ; temps de travail inférieur ou temps de récupération.
Force La force maximale est développée lors d'une contraction maximale, quelque soit le régime de contraction utilisé : concentrique, excentrique, isométrique, pliométrique. Force explosive du train inférieur :
- détente verticale SERGEANT TEST : mesure de la hauteur développée et transformation en puissance
- quintuple bond : mesure de la distance franchie sans élan
- test demi-squat : mesure du temps pour une charge de 70%
- vitesse explosive : course sur 20 ou 30m départ arrêté.
- test de Wingate : pedaler à vitesse maximale pendant 30 sec contre une résistance prédéfinie
En faisant varier le pourcentage de charge, le nombre de répétitions, le nombre de séries :
- développer d'abord la force endurance : 2 séances par semaine pendant 5 à 7 semaines, exercices de 25 à 60% de charge maximale, répétés de 20 à 50 fois, lors de 3 à 6 séries, avec un temps de récupération de 30 à 45 secondes.
- développer ensuite la force maximale : 2 séances minimum par semaine pendant 3 à 5/6 semaines, exercices à 85 à 100% de charge maximale, répétés 1 à 5 fois, lors de 3 à 5 séries, avec un temps de récupération de 2 à 5 minutes.
- développer enfin la force puissance : 3 séances par semaine pendant 2 à 3 semaines, exercices de 50 à 75% de charge maximale, répétés 6 à 10 fois, lors de 3 à 5 séries, avec une récupération de 4 à 6 minutes. 
Vitesse Le développement des qualités de vitesse est lié à un travail de musculation, c'est une qualité fondamentale dans beaucoup de sports "explosifs", peu en rapport avec l'équitation. Toutefois, l'expression de la vitesse renvoit également à la vitesse de réaction. - test de 10m, 20m, 30m, 40m
- courses volantes sur 10-30m
- tapping : frapper le plus vite possible avec le pied (en position assise) ou avec la main, en utilisant une faible amplitude pendant un temps donné.
- piétinement rapide
- saut après un premier saut d'une certaine hauteur 
sera étudiée dans les qualités bio-informationnels : prise d'information, processus d'anticipation, temps de réaction, décision tactique.
Mobilité
Il s'agit de développer des contractions musculaires dans des mouvements de grande amplitude : par exemple, lors d'utilisation de la jambe isolée reculée. La souplesse est spécifique à chaque individu et est plus ou moins importante selon la pratique sportive. mesure de la mobilité générale (colonne vertébrale, hanche, épaule) : étirement d'une jambe, flexion de la colonne vertébrale
mesure de la mobilité spécifique : grand écart latéral, sagittal, étirement des muscles sollicités (pied au fesses, genou sur poitrine jambe repliée, adducteurs)
- étirements actifs : mouvements répétés de ressort
- étirements passifs : à l'aide d'un partenaire
- étirements statiques : étirement lent du muscle et maintien de la position de 10 à 60s.
Coordination neuro-motrice A ne pas confondre avec l'habileté, qui est un acte moteur concret, consolidés et partiellement automatisé. La capacité de coordination, très complexe, représente la condition générale fondamentale à la base de toute action : maitrise de situations motrices nécessitant une action rapide et ciblée. - parcours d'obstacle avec temps mini : roulade avant, arrière, équilibre, course en huit, roulade en slalom, sauts croisés, sautillement du carré, grimpée d'obstacle. - exercices avec changement de tempo et de rythme 
- s'exercer devant un miroir
- s'équilibrer en regardant vers le haut, les yeux femés, ou la tête penchée
- exercices avec terrain modifié
- liaison de différents exercices
- course d'obstacle chronométrée
- exercices compliqués à la fin d'une séance d'entrainement
Quelques définitions pour vous aider à comprendre les tableaux :
voir le LEXIQUE : aérobie, anaérobie, VO2max, VMA, PMA, capacité aérobie, acidose musculaire, exercices intermittents, contraction musculaire

Lire aussi :
L'attelage : sportif ?
Les assouplissements à cheval
Le mémoire de Corinne Wentziger

Bibliographie :