L'éducation du cheval est une chose qui doit être menée avec rigueur. Beaucoup de cavaliers se croient "débourreurs" parce qu'ils arrivent à faire accepter une selle et un cavalier. Le débourrage, ce n'est pas seulement cela !
Le cavalier doit être suffisamment expérimenté pour pouvoir adapter sa position et ses gestes à l'ignorance ou à l'insensibilité du poulain. Celui qui craint de déranger sa position ne peut donner des indications précises. C'est un travail absolument différent d'une reprise de dressage éxécutée par un cavalier capable de se servir d'un cheval fait.
L'éducation du cheval passe par 4 phases :
Le dresseur, l'éducateur ou le débourreur, peu importe son nom, doit avoir des qualités nécessaires pour mener à bien son entreprise :
Ne pas les connaitre, ne pas les appliquer, c'est aller au devant de graves problèmes de communication avec le cheval. Les conséquences en seront un cheval désagréable et/ou dangereux voire blessé et inutilisable.
Le débourrage sert à trois choses :
En aucun cas, le débourrage n'est réduit à l'action de mettre une selle et un cavalier sur le dos d'un cheval !
Surveillance des crottins et des urines; eau à volonté, pesées périodiques; soins à l'écurie, pansage, entretien des pieds; tonte et couverture.
Nourriture saine, abondante et variée; en proportion par rapport à son état et son travail.
Séances d'éducation physique :
Le principe est de comprendre le cheval. Il demande un réel effort d'attention de la part du dresseur, chaque cheval étant différent, il ne pourra pas reproduire une "recette" mais devra s'adapter.
Peureux, confiant, rustique, délicat, dur, douillet, soumis ou têtu, plus ou moins intelligent : chaque cheval a sa propre personnalité, ses défauts devront être atténués et ses qualités developpées.
Chaque jeune cheval possède une gaieté naturelle qu'il ne faut pas casser en lui demandant trop tôt des exercices trop dures, visiblement inadaptés comportant des efforts prématurés pour son âge ou son savoir. Le dresseur doit faire preuve d'indulgence pour les fautes de jeunesse mais savoir interdire de mauvaises habitudes.
Douceur, calme, patience mais fermeté. Savoir exactement ce que l'on veut évite d'être approximatif et agressif donc injuste et mauvais dresseur.
Une éducation méthodique et bien menée permet au cheval de comprendre les aides du longeur puis du cavalier. A longue échéance, cette rigueur tranquille permet de rendre le cheval "utilisable" sans force ni violence.
Chaque cheval évolue à son rythme : précoces ou tardifs, tous doivent être respectés dans leur singularité.
Durant cette phase, la longe reste utile au cavalier afin de détendre le cheval avant le travail monté.
Un mors de filet simple doit être employé : pas de mors puissant ni d'enrênements.
Le cheval doit retrouver son équilibre naturel sous le cavalier, celui-ci ne doit pas forcer une attitude artificielle. Le travail en terrain varié est le meilleur moyen d'obtenir rapidement un bon résultat.
Si le cheval est sans impulsion, travailler sur des lignes droites en avançant et sans placer.
Pour éviter les raideurs dues au travail précedent, le cheval doit apprendre à se plier sous les différents effets de rênes.
Ces deux approches seront idéalement combinées par un travail sur des courbes en avançant : le cheval doit se tendre en avançant, ne pas rester derrière la main et être rétif.
Pour tourner (et non seulement flechir), le cavalier devra faire ses demandes avec une impulsion suffisante selon le principe d'avancer pour tourner. Si besoin utiliser la cravache ou la voix pour avancer et tourner.
Allonger sur le cercle et ralentir sur la ligne droite est plus bénéfique pour le cheval.
Les mains restent en avant du garrot pour éviter de contrarier l'avancée des postérieurs, de même que le cavalier adopte une position plutot en équilibre, avec un centre de gravité au dessus des antérieurs où se situe le centre de gravité du jeune cheval : les selles de dressage et les positions psycho-rigides qu'elles engendrent ne sont pas du tout adaptées au débourrage.
Le cavalier placera un collier autour de l'encolure pour assurer sa stabilité sans attenter à la bouche.
Le pas doit être lent, bien cadencé (décomposé. Il ne doit surtout pas être rapide et précipité sous prétexte d'impulsion.
Le galop est coulant et détendu en laissant l'encolure libre.
Le passage d'obstacles naturels se fait derrière un "maitre d'apprentissage", un cheval routiné.
Avec une selle de dressage le centre de gravité du cavalier est trop à l'arrière. De plus, la recherche d'un placé précoce enferme le cheval en le mettant derrière les jambes. La position rigide et calée du cavalier rassure le cavalier mais bloque le travail du dos du cheval.
Avec une selle mixte ou obstacle, le centre de gravité du cavalier est pratiquement aligné sur celui du jeune cheval. Il a également la possibilité de se faire léger pour laisser le cheval exprimer son impulsion, y compris dans les sauts de joie. ©LGG
A la fin du débourrage, le cheval doit être :
Croire que la selle et le cavalier sont la finalité du débourrage.
Avoir un cheval dissymétrique : tourné en longe uniquement à main gauche par exemple.
Ne pas se rendre compte que les allures sont irrégulières.
Penser que le cheval répond bien aux jambes alors qu'il faut 4 coups de talons à chaque demande.
Avoir pour objectif de mettre un cheval en main trop tôt : généralement il devient retif et finit par se mettre debout.
Penser que le cheval met de la mauvaise volonté, alors qu'il n'a soit pas compris, soit n'est pas capable. Insister crée des résistances et de la rétivité.
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Bibliographie :